L’Enigme des Foster

Me revint alors en mémoire ce qu’il m’avait dit un jour à propos des tournois d’échecs : Tu ne peux pas te permettre de réfléchir à tout pendant la partie. Sauf que, bien sûr, cela s’appliquait à autre chose qu’aux échecs. Il faut que tu te prépares en amont. Et qu tu aies joué les coups dans ta tête avant d’avancer ton premier pion.

Robert Goddard est un auteur britannique que j’ai découvert en 2021 et qui s’est immédiatement hissé dans mon panthéon des auteurs de romans policiers préférés. Pratiquement tous ses romans sont caractérisés par quelques éléments communs : ils font appel à des événements historiques majeurs du XXe siècle où une petite histoire côtoie la grande, avec une énigme à résoudre et une enquête à mener dans l’histoire d’une famille. Complots, conspirations, trahisons, morts suspectes font partie des ingrédients clés de ses récits policiers. Tout ceci dans une ambiance d’une vieille Angleterre à laquelle je ne suis pas insensible ! Mon année 2021 s’est soldée par une déception littéraire. Pour bien commencer la nouvelle année, j’ai voulu me tourner vers un romancier qui représente pour moi une valeur sûre. C’est ainsi que le tout dernier roman de Robert Goddard s’est retrouvé entre mes mains en ce début janvier 2022.

Présentation de l’éditeur

1968. À St Austell, petite ville côtière de Cornouailles, Jonathan Kellaway est engagé pour un job d’été chez Walter Wren & Co. Il y fait la connaissance des deux petits-enfants du fondateur de la société, Oliver et Vivien Foster. Une complicité se noue entre les trois jeunes gens et Jonathan est bientôt considéré comme un membre de la famille. 2010. Après une longue carrière dans l’entreprise familiale des Foster, Jonathan se voit confier la mission de retrouver des dossiers mystérieusement disparus des archives. Secrets de famille, trahison, morts suspectes… son enquête va vite déranger de puissants intérêts. Résolu à faire toute la lumière sur cette histoire, Jonathan se retrouve bientôt à devoir affronter son propre passé, et tous les non-dits qui ont jalonné son existence. Et c’est sans doute là que réside, pour lui, le plus grand des périls.

Secrets de famille

Lorsque Jonathan Kellaway franchit pour la première fois le seuil de la petite entreprise familiale Wren & Co spécialisée dans l’exploitation du kaolin, il n’a que dix-huit ans. Pour lui, il ne s’agit qu’un job d’été puisqu’il est admis dans une fac d’économie à Londres et rêve de quitter sa Cornouailles natale définitivement. Il s’est d’ailleurs juré de ne jamais travailler dans l’industrie du kaolin et n’éprouve donc que peu d’intérêt pour ses missions. Mais sa rencontre avec l’énigmatique Oliver ainsi qu’avec sa sœur Vivien, les deux petits-enfants du fondateur de la société, va perturber ses projets d’avenir… car Vivien lui plait et Oliver est prêt à l’aider dans la conquête de sa sœur contre quelques petits services secrets au sein de l’entreprise familiale. Jonathan se retrouve donc mêlé malgré lui à l’histoire tumultueuse de cette famille avec son lot de secrets et de squelettes de les placards.

Il découvre notamment que le père d’Oliver et Vivien, Kenneth Foster, s’est suicidé sans aucune raison apparente une dizaine d’année plus tôt et que son fils, alors âgé de sept ans, en devient un témoin involontaire. Dès lors, la mort de son père l’obsède et il est persuadé que la résolution de cette énigme est cachée parmi les archives de la compagnie, dans le sous-sol de l’entreprise familiale…

Mon avis

Robert Goddard a un talent de créer des énigmes qui tiennent en haleine en seulement quelques pages. L’Enigme des Foster est mon sixième roman de Goddard. Et pour la sixième fois la mécanique de ses romans a fonctionné sur moi. Dès le début je me suis sentie embarquée dans cette nouvelle quête de la vérité dans le passé d’une famille et le monde impitoyable des entreprises industrielles. Le contexte des affaires ne me paraissait pas particulièrement attractif au départ. Mais la dimension humaine du récit, les personnages si vivants et réels avec leur lot de doutes, d’aspirations et de secrets ont fini par me séduire.

Dans l’ensemble, j’ai passé un très bon moment en compagnie de ce roman. Pendant la première moité de l’histoire, je croyais même qu’il avait toutes ses chances de figurer parmi mes romans de Goddard préférés. Cependant, à un certain moment, la narration s’éloigne de l’énigme principale sans qu’on parvient tout de suite à saisir l’intérêt de telles digressions. Certes, toutes les pièces du puzzle finissent par se mettre en place avec une fin en apothéose. Mais je n’ai pas réussi à garder mon attention et mon intérêt au niveau égal tout le long du récit.

Bien qu’il s’agit d’un très bon roman à suspense indéniable, avec toutes les qualités des meilleurs romans de Goddard, pour moi il ne s’agit pas de son meilleur. Le trio L’Héritage Davenall, Sans même un adieu et Le Retour reste pour l’instant indétrônable.

Ma note : ★★★

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